Le docteur Joseph Weill, né à Bouxwiller, en Alsace et surnommé « le prophète », est l’homme politique de l’OSE. Il participe à Strasbourg, avec Andrée Salomon, à la création du Merkaz Hanoar, la centrale fédérative des mouvements de jeunesse, pépinière des cadres de la guerre et de l’après-guerre.
Diabétologue, il s’installe comme médecin,et monte un réseau de renseignements sur les autonomistes alsaciens et leurs agissements pronazis. La guerre arrive, il est versé dans le service de santé en Dordogne. A Périgueux, il fonde, avec Lucien Cromback et le grand rabbin René Hirschler, l’Oeuvre d’aide sociale israélite auprès des populations repliées d’Alsace et de Lorraine.
Réfugié à Terrasson, en Dordogne, il n’a plus le droit d’exercer à cause du statut des Juifs d’octobre 1940. Il devient médecin consultant de l’OSE à Montpellier, où la direction s’est repliée, et intervient dans les camps français de Gurs et de Rivesaltes.
Après 1942, il a l’immense mérite d’impulser le passage à l’illégalité. C’est lui qui persuade Georges Garel de mettre sur pied le service clandestin qui porte son nom.
L’action de Joseph Weill se poursuit en Suisse, à partir de mars 1943. Là aussi, il montre ses talents d’organisateur à l’intérieur de l’Union-OSE à Genève et à l’extérieur, par ses contacts étroits avec les autres associations, en particulier avec Saly Mayer, correspondant du Joint.
En avril 1945, Joseph Weill effectue avec les docteurs Gaston Revel et Henri Nerson, plusieurs missions sanitaires dans les camps de personnes déplacées en Allemagne et une mission au Maroc ; il représenta l’OSE aux réunions de travail de l’UNRA à Genève.
En 1947, il rejoignit sa famille à Strasbourg et rouvre son cabinet. Président du Consistoire israélite du Bas-Rhin de 1954 à 1966, européen convaincu, il œuvre pour un rapprochement avec l’Allemagne d’Adenauer.
Joseph Weill meurt le 11 mars 1988 à Besançon.