Né dans une petite ville d’Ukraine sous le règne du tsar Alexandre II, il fut envoyé en Suisse à l’âge de 18 ans pour soigner une santé fragile. C’est là qu’il décide de faire médecine. Il se spécialise dans la phtysiologie, c’est-à-dire les traitements pour lutter contre la tuberculose.
Après avoir obtenu un poste d’assistant à l’hôpital de Berne, il se porta volontaire en 1893 pour retourner en Russie et combattre une épidémie de choléra, à laquelle il faillit succomber. De retour en Suisse, il publia ses observations sur cette maladie, mais conserva une santé fragile. Il rejoint l’Union-OSE en 1924. Installé à Genève, il est élu au Comité exécutif de la Direction générale et obtient sa naturalisation.
Il semble avoir pris sa retraite de médecin peu avant le début de la guerre, pour devenir, selon le mot du Dr Joseph Weill, « le pivot de l’OSE en Suisse ». Jusqu’en 1942, l’essentiel de son activité fut l’envoi de médicaments et de vivres dans les ghettos et les camps de concentration de Pologne et des Pays baltes., ainsi qu’aux communautés persécutées de Bessarabie et de Yougoslavie. Vis-à-vis de la France, il obtint des « visas d’entrée non-refoulables » pour permettre le repli en Suisse des membres du personnel de l’OSE.
Après 1943, il s’occupa avec Lazare Gurvic et le Dr Joseph Weill de l’afflux des réfugiés en particulier des enfants. A partir de 1946, l’activité du Dr Tschlenoff fut essentiellement tournée vers les soins aux anciens déportés tuberculeux. En collaboration avec l’OSE-Suisse, il contribua à la création des sanatoriums de Mont-Repos, à Davos, et de Bella-Lui, à Montana, ainsi qu’aux autres activités médico-sociales de l’association.