Bonne Année 2018 !

Bonne année !

Au nom du Conseil d’administration,
de nos équipes et de nos bénévoles,
que 2018 apporte paix, santé et bonheur à chacun.

Jean-François Guthmann, Président
Patricia Sitruk, Directrice générale

Les enfants sur les traces de l’histoire de l’OSE : près de 50 enfants et éducateurs étaient au Camp des Milles à la Toussaint

50 enfants des maisons et des services de milieu ouvert de l’OSE et leurs éducateurs ont visité les 25 et 26 octobre derniers le Site Mémorial du Camp des Milles. Situé à quelques kilomètres d’Aix-en-Provence, ce camp d’internement où ont été internés à partir de 1939, 10 000 personnes, étrangers fuyant le nazisme, Juifs, et d’où ont été déportés 2000 d’entre eux à l’été 1942, est l’unique en France à pouvoir se visiter.

Ce voyage s’inscrivait dans le cadre d’un partenariat initié en 2015 suite aux attentats de janvier, entre l’OSE et la Fondation du Camp des Milles, qui se sont retrouvés sur le terrain de la pédagogie : pour l’OSE, éduquer les jeunes à la citoyenneté et au vivre-ensemble ; pour le camp des Milles, ouvrir les visiteurs vers des messages citoyens comme « ne rien faire, c’est laisser faire ».

Sur cette base, la mise en place du partenariat a été marquée par plusieurs étapes :

La visite des cadres de l’OSE, puis celle du personnel éducatif des établissements de protection de l’Enfance ;  dans la foulée, la première visite de 35 enfants et, un an plus tard, à la Toussaint 2017, c’est 50 autres enfants et leur accompagnateurs qui ont pu bénéficier de ce voyage éducatif.

Ces nouveaux visiteurs ont commencé par découvrir dans le Camp des Milles l’exposition permanente  « Sauver les enfants, 1938-1945 », réalisée par l’OSE et qui introduit le parcours muséographique du Camp des Milles. La journée au Mémorial s’est poursuivie par un atelier pédagogique intitulé « moi raciste ».

Ce tableau a été réalisé par un enfant du foyer de Saint-Germain, en écho d’une exposition du Camp des Milles « Dessiner pour Résister »

Une seconde journée, plus vacancière, invitait à la détente avec un beau programme d’activités sportives. Au total, un séjour de vacances aussi mémoriel que mémorable !

De fait, l’initiative est amenée à être renouvelée pour que toujours plus de jeunes accompagnés par l’OSE puissent visiter ce Mémorial unique en France, où l’association a agi à partir de 1941 pour aider les internés à se procurer les papiers administratifs et sortir les enfants du camp.

Une nouvelle adresse à Strasbourg pour les malades d’Alzheimer

Déjà présente en Ile-de-France, dans l’Oise ainsi qu’en Rhône-Alpes, l’OSE sera bientôt en Alsace. En janvier 2018, un nouvel accueil de jour pour les personnes âgées souffrant de la maladie d’Alzheimer ouvrira ses portes à Strasbourg avec l’autorisation de l’ARS Grand-Est et du Conseil départemental du Bas-Rhin.

Une partie des cadres qui ont marqué l’histoire de l’OSE pendant la guerre – Joseph Weill, Andrée Salomon, ou encore Georges Loinger – étaient originaires d’Alsace et furent au cœur de la Résistance et des réseaux de sauvetage des populations juives. L’OSE a donc rendu hommage à ses racines strasbourgeoises en donnant à sa nouvelle adresse alsacienne le nom d’un couple héroïque : Jacques (dit Bô) et Margot Cohn.

Une personne de votre entourage est en perte d’autonomie ou souffre de la maladie d’Alzheimer ?

L’accueil de jour de l’OSE peut vous venir en aide. Pour votre proche, un accompagnement et des ateliers thérapeutiques. Pour vous-même, un soutien et du répit. L’accueil Jacques (Bô) et Margot Cohn permettra à votre aîné vivant au domicile, à raison d’une à cinq journées par semaine dans une ambiance conviviale, de renouer des liens avec d’autres personnes de la communauté et d’être accompagnée.

Vous avez envie de participer à ce nouveau projet en tant que professionnel ?

L’OSE a plusieurs postes salariés à pourvoir : directeur infirmier, secrétaire comptable, maîtresse de maison, aides-soignants, psychologue, infirmier, psychomotricien ou ergothérapeute… Vous pouvez consulter l’ensemble de nos offres sur le site www.ose-france.org.

Vous souhaitez soutenir la création de ce centre ?

L’OSE est la seule association de la communauté juive agréée par le Don en Confiance, organisme sans but lucratif qui contrôle l’appel à la générosité publique. Cette ouverture prochaine est également une formidable occasion de nous rejoindre en devenant bénévole.

Pour toute information concernant l’ouverture prochaine de l’accueil de jour Jacques (Bô) et Margot Cohn : accueildejour.strasbourg@ose-france.org / 06 89 72 17 01

 

 

Hommage de l’OSE à Simone Veil

Hommage de l’OSE à Simone Veil

Simone Veil était aussi une grande dame de l’OSE. Membre d’honneur du Conseil d’Administration, son souvenir reste vif.

« L’histoire de l’OSE, c’est celle des enfants juifs, certains encore au berceau, qui ont été victimes d’une traque implacable. Arrachés des foyers où ils avaient trouvé refuge, poussés dans ces lugubres trains de la mort, ils ont connu la pire des angoisses et des détresses avant de subir leur destin final.

Ce destin fut souvent partagé par les médecins, les monitrices, les employés de l’OSE qui ont choisi de rester avec les enfants et de mourir avec eux.

Mais l’histoire de l’OSE, c’est aussi celle d’une lutte incessante, lucide et courageuse pour sauver les enfants juifs. Notre reconnaissance va vers les femmes et les hommes qui, souvent au péril de leur vie, se sont élevés contre les bourreaux pour leur arracher leurs victimes. Et nous ne devons pas oublier que, parmi ex, figurent aussi beaucoup de Français non juifs, dont le courage et la générosité ont permis à tant d’enfants d’échapper au génocide.

Nombre de rescapés de l’extermination n’ont pas revu leurs parents. Sortis de ce cauchemar, ils ont dû réapprendre à vivre. Aujourd’hui par ce qu’ils sont devenus, ils témoignent de la prééminence du bien sur le mal. »

Décembre 1983
Simone Veil, Ancien Ministre, Ancien Président du Parlement Européen

La photo ci-dessous a été prise à l’occasion de la célébration des 80 ans d’Elie Wiesel à Paris, à la Sorbonne : les 12 et 13 novembre 2008, l’OSE et l’institut Universitaire d’Etudes Juives Elie-Wiesel avaient organisé en son honneur le colloque « Lire, étudier après la catastrophe » à la Sorbonne.


En 1993, Simone Veil fêtait les 80 ans de l’OSE

Retrouver ici le colloque « Mémoire & Avenir » de Simone Veil à l’occasion du 80ème anniversaire de l’OSE le 5 décembre 1993.

Mémorable, cet anniversaire avait réuni quelques 1500 personnes et la plupart des anciens enfants rescapés de Buchenwald. 


Mai 2000, Simone Veil signait la préface de l’ouvrage Les lendemains

PREFACE De Madame Simone VEIL (mai 2000)

 

                Mai 1945. La guerre est finie, du moins en Europe. Pour autant, la tâche de l’OSE est loin d’être terminée. Il ne suffit pas d’avoir sauvé les enfants, elle veut encore leur donner la force et la joie de vivre.

 

            Certes, avec la libération du territoire français, une page avait été tournée : celle du combat devenu de plus en plus périlleux qui avait contraint les responsables de l’OSE à œuvrer dans la clandestinité.

 

            Au cours des derniers mois de l’occupation, le rythme des arrestations n’avait cessé de s’accélérer, la Gestapo cherchant à gagner de vitesse la progression des forces alliées. Enfants, malades, vieillards, que l’on pensait à l’abri dans des institutions, sont regroupés à Drancy pour être déportés aussi longtemps que les trains peuvent encore quitter la région parisienne. Nombre de responsables de l’OSE sont arrêtés, torturés, déportés ou même exécutés. Certains d’entre eux accompagneront les enfants jusqu’au bout dans leur tragique destin.

 

            À la Libération, sortie de la clandestinité, l’OSE se réorganise aussitôt pour faire face aux nouveaux besoins des enfants et des parents.

 

            En premier lieu, il faut les aider à se retrouver et regrouper, ce qui n’est pas toujours facile. Beaucoup n’ont ni logement ni moyens d’existence. Quant aux enfants dont les parents ont été déportés, jusque là placés dans des familles ou dans des institutions, pour la plupart catholiques ou protestantes, l’OSE se préoccupe de les accueillir dans ses propres maisons.

 

            Partagée entre l’espoir que la fin de la guerre ne tardera pas et l’angoisse sur le sort des déportés, l’OSE, faisant preuve d’une grande prudence, ne prend aucune mesure qui pourrait peser sur l’avenir des enfants qui lui sont confiés.

 

            Deux mille d’entre eux ne reverront pas leurs parents, parmi lesquels beaucoup resteront sous sa responsabilité.

 

            Ceux qui sont d’origine étrangère, et ils sont nombreux, n’ont souvent connu qu’une vie marquée par les persécutions nazies : l’exil, les camps d’internement, la séparation d’avec leurs parents, la clandestinité, des placements plus ou moins stables et plus ou moins satisfaisants. Certains d’entre eux n’ont plus aucun souvenir de leur passé familial, ils découvrent leur histoire avec leur véritable identité. À côté de ceux qui retrouvent ainsi une famille, il y a tous ceux pour lesquels les noms n’auront jamais de visage.

 

            À tous, l’OSE s’efforce de procurer la vie la plus normale possible, en dépit du traumatisme des années écoulées et des incertitudes pour l’avenir. Quels que soient leur origine, leur âge, leur situation de famille, le poids du cassé est si lourd que ces jeunes ont besoin d’être sécurisés par une atmosphère chaleureuse qui les met en confiance et leur permet d’acquérir les règles de vie et l’éducation dont ils ont été privés.

 

            Alors qu’elle est déjà confrontée aux problèmes posés par la diversité de situation entre des jeunes dont les uns réagissent par la violence tandis que d’autres se réfugient dans le silence et une certaine apathie, l’OSE se voit confier plus d’une centaine d’enfants qui viennent d’être libérés du camp de Buchenwald et que le Gouvernement français a proposé d’accueillir.

 

            Polonais ou Hongrois pour la plupart, ces enfants qui ont échappé par miracle à la chambre à gaz ont tous vécu des moments particulièrement dramatiques. De tous les membres de leur famille, dont certains ont parfois été assassinés sous leurs yeux, ils sont généralement les seuls survivants.

 

            Ils restent profondément marqués par les souffrances et la violence de la vie concentrationnaire.

 

            Ces jeunes n’ont pas choisi de venir en France — ils ne parlent pas le français et ne savent généralement rien de notre pays ni de l’OSE. L’accueil de la France leur permet cependant de ne pas être séparés les uns des autres et d’éviter d’attendre dans un camp de personnes déplacées un hypothétique visa pour aller en Palestine ou aux États-Unis. C’est alors le rêve de beaucoup d’entre eux. II deviendra ultérieurement réalité pour ceux qui ont persisté dans ce choix.

 

            Pour les responsables de l’OSE, la situation était totalement inédite. Il ne s’agissait pas seulement d’héberger, de nourrir et d’éduquer ces enfants. II fallait surtout leur apprendre à vivre avec leur passé, en leur préparant un avenir : les aider à retrouver des racines, à construire un projet de vie, à se supporter les uns les autres et à vivre ensemble en dépit des différences, des tensions et des rapports de force. Pour cela, ils devaient pouvoir s’exprimer librement avec leurs angoisses et leur révolte, afin d’exorciser les sentiments d’humiliation et de haine, voire de vengeance qu’ils ressentaient.

 

            À la méfiance vis-à-vis des adultes, à la tentation de la violence engendrée par la volonté de survivre, à la négation des valeurs, il fallait opposer le sens de l’humain et de la solidarité. Face à la désespérance, il fallait faire renaître l’espoir et le goût de la vie. Le malheur partagé, leur expérience vécue en commun et les liens d’amitié noués entre eux constituaient une base solide pour cet apprentissage d’une nouvelle vie.

 

            La création du journal « Lendemains » leur a apporté cet espace de liberté qui leur a permis de tout affronter.

 

            Au cours des années 1946 et 1947, les quatorze numéros qui ont été entièrement réalisés par des jeunes de l’OSE ont circulé d’une maison à l’autre. Véritable journal de bord, ces numéros successifs traduisent l’évolution de l’état d’esprit des intéressés.

 

            Dans les premiers numéros, on note avant tout leur solitude, leurs difficultés à s’intégrer, leurs dissensions. Le temps qui passe les rapproche. Leur intérêt pour les gens et les choses s’éveille. Le goût de vivre revient ainsi que leur capacité à se projeter dans l’avenir.

 

            Jouant le rôle de médiateur, « Lendemains » ouvre des débats, permet à chacun d’argumenter à propos du judaïsme, d’un éventuel départ pour la Palestine, de l’avenir qui les attend, etc.

 

            Grâce à cette confrontation d’idées, les esprits mûrissent, favorisant la compréhension entre des adolescents unis par leur passé, mais dont chacun a désormais besoin de s’affranchir pour affirmer sa personnalité et choisir son destin.

 

            Cinquante ans après, la lecture de « Lendemains » suscite une profonde émotion qui, outre les souvenirs douloureux qu’elle évoque, est l’occasion de rendre hommage à l’action admirable de l’OSE qui, de ces jeunes sortis de l’univers concentrationnaire, a su faire des hommes.

 

            On ne peut donc que se réjouir de la réédition de ces journaux dont il ne subsiste que quelques exemplaires, témoignages du courage et d’une volonté de survivre, symboles de la victoire sur les nazis et la Solution Finale.

 

Madame Simone VEIL

Ancien Ministre d’État

Ancien Président du Parlement Européen


« Je voudrais tout d’abord vous faire partager une conviction de femme »

A la tribune de l’Assemblée nationale, Simone VEIL, ministre de la santé, présente son projet de réforme de la législation sur l’avortement.

Elle déclare : “L’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issue. Mais comment le tolérer sans que la société paraisse l’encourager ?

Je voudrais vous faire partager une conviction de femme. Je m’excuse de le faire devant cette assemblée presque exclusivement composée d’hommes. Aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. C’est toujours un drame, cela restera toujours un drame.

C’est pourquoi si le projet tient compte de la situation de fait existante, s’il admet la possibilité d’une interruption de grossesse, c’est pour la contrôler, et autant que possible en dissuader la femme”. Elle évoque ensuite la situation des femmes qui se trouvent en situation de détresse, que la loi rejette “dans l’opprobre, la honte et la solitude”, et s’interroge :

“Parmi ceux qui combattent aujourd’hui une éventuelle modification de la loi répressive, combien sont-ils ceux qui se sont préoccupés d’aider ces femmes dans leur détresse, combien sont-ils ceux qui, au delà de ce qu’ils jugent comme une faute, ont su manifester aux jeunes mères célibataires la compréhension et l’appui moral dont elles avaient un si grand besoin ?”

Voir la vidéo :

http://www.ina.fr/video/I07169806


L’Europe, l’autre combat de sa vie

 

« Dès que je suis rentrée de déportation, j’ai pensé que (…) il fallait absolument faire l’Europe » : l’Europe, l’autre grand combat de sa vie

 

Décédée vendredi 30 juin à l’âge de 89 ans, Simone Veil a été toute sa vie durant le fer de lance du projet européen.

17 juillet 1979. Simone Veil devient la première femme à présider le Parlement européen. L’Europe, c’est l’autre grand combat de sa vie. Une bataille qu’elle a nourrie dès la fin de la Seconde Guerre mondiale. “Dès que je suis rentrée de déportation, très vite, j’ai pensé que la seule solution si on voulait éviter ça à nos enfants et à nos petits-enfants, il fallait absolument faire l’Europe”, déclarait-elle.

Lire l’article du Monde


« Nous vous aimons, Madame » par Jean d’Ormesson

Jean d’Ormesson a accueilli Simone Veil sous la Coupole en 2010. Extraits de son discours de réception.

« C’est une joie, Madame, et un honneur de vous accueillir dans cette vieille maison où vous allez occuper le treizième fauteuil qui fut celui de Racine.

De Racine, Madame ! De Racine ! […]

Je ne voudrais pas que le vertige vous prît, ni que la tâche vous parût trop lourde. Vous succédez à Racine, c’est une affaire entendue. Vous succédez aussi à Méziriac, à Valincour, à La Faye, à l’abbé de Voisenon, à Dureau de La Malle, à Picard, à Arnault, tous titulaires passagers de votre treizième fauteuil et qui n’ont pas laissé un nom éclatant dans l’histoire de la pensée et des lettres françaises. Ils constituent ce que Jules Renard, dans son irrésistible Journal, appelle “le commun des immortels”. »

Et de poursuivre en citant Paul Valéry : « “L’Académie est composée des plus habiles des hommes sans talent et des plus naïfs des hommes de talent.” […]

Ce n’est ni pour votre naïveté ni pour votre habileté que nous vous avons élue. C’est pour bien d’autres raisons. Ne croyez pas trop vite que vous êtes tombée dans un piège. […] De toutes les figures de notre époque, vous êtes l’une de celles que préfèrent les Français. Les seuls sentiments que vous pouvez inspirer et à eux et à nous sont l’admiration et l’affection.

De toutes les figures de notre époque, vous êtes l’une de celles que préfèrent les Français. »

Jean d’Ormesson déroule alors cette vie trépidante qui « commence comme un conte de fées » à Nice, puis l’arrestation, Drancy, Auschwitz. « Vous entrez en enfer. Vous avez seize ans, de longs cheveux noirs, des yeux verts et vous êtes belle. […]

En m’adressant à vous, Madame, en cette circonstance un peu solennelle, je pense avec émotion à tous ceux et à toutes celles qui ont connu l’horreur des camps de concentration et d’extermination. Leur souvenir à tous entre ici avec vous. […]

À plusieurs reprises, dans des bouches modestes ou dans des bouches augustes, j’ai entendu parler de votre caractère. C’était toujours dit avec respect, avec affection, mais avec une certaine conviction : il paraît, Madame, que vous avez un caractère difficile. Difficile ! Je pense bien. On ne sort pas de la Shoah avec le sourire aux lèvres. […] Permettez-moi de vous le dire avec simplicité : pour quelqu’un qui a traversé vivante le feu de l’enfer et qui a été bien obligée de perdre beaucoup de ses illusions, vous me paraissez très peu cynique, très tendre et même enjouée et très gaie. »

Un mot aussi pour ses enfants, qui sont là, bien sûr, et pour son mari : « Quelqu’un qui, comme Antoine, aime autant la musique et Chateaubriand ne peut pas être tout à fait mauvais. […]

Je m’interroge sur les sentiments que vous portent les Français. Vous avez été abreuvée d’insultes par une minorité, et une large majorité voue une sorte de culte à l’icône que vous êtes devenue.

La première réponse à la question posée par une popularité si constante et si exceptionnelle est liée à votre attitude face au malheur. Vous avez dominé ce malheur avec une fermeté d’âme exemplaire. Ce que vous êtes d’abord, c’est courageuse – et les Français aiment le courage. […]

Avec une rigueur à toute épreuve, vous êtes, en vérité, une éternelle rebelle. Vous êtes féministe, vous défendez la cause des femmes avec une fermeté implacable, mais vous n’adhérez pas aux thèses de celles qui, à l’image de Simone de Beauvoir, nient les différences entre les sexes. Vous êtes du côté des plus faibles, mais vous refusez toute victimisation. Quand on vous propose la Légion d’honneur au titre d’ancienne déportée, vous déclarez avec calme et avec beaucoup d’audace qu’il ne suffit pas d’avoir été malheureuse dans un camp pour mériter d’être décorée.

La clé de votre popularité, il faut peut-être la chercher, en fin de compte, dans votre capacité à emporter l’adhésion des Français. Cette adhésion ne repose pas pour vous sur je ne sais quel consensus médiocre et boiteux entre les innombrables opinions qui ne cessent de diviser notre vieux pays. Elle repose sur des principes que vous affirmez, envers et contre tous, sans jamais hausser le ton, et qui finissent par convaincre. Disons-le sans affectation : au cœur de la vie politique, vous offrez une image républicaine et morale. […]

Beaucoup, en France et au-delà, voudraient vous avoir, selon leur âge, pour confidente, pour amie, pour mère, peut-être pour femme de leur vie. Ces rêves d’enfant, les membres de notre Compagnie les partagent à leur tour. Aussi ont-ils choisi de vous prendre à jamais comme consœur. Je baisse la voix, on pourrait nous entendre : comme l’immense majorité des Français, nous vous aimons, Madame. Soyez la bienvenue au fauteuil de Racine qui parlait si bien de l’amour. »

 

Semaine de lutte contre le racisme et l’antisémitisme : l’OSE s’engage

Comme chaque année depuis 2015, où la lutte contre le racisme et l’antisémitisme a été déclarée Grande cause nationale, les équipes professionnelles et les jeunes accueillis à l’OSE participent à la semaine d’Education contre le racisme et l’antisémitisme, du 19 au 26 mars. Trois thèmes seront explorés par les équipes éducatives de l’OSE à cette occasion.

 

1. La tradition et la fête, vecteurs de fraternité

L’histoire de la fête de Pourim relate la résistance  et la victoire contre la tentative de destruction du peuple juif. Cette fête joyeuse et conviviale est fêtée dans les différentes maisons de l’OSE, derrière les masques et les magnifiques déguisements, mais aussi en musique :

  • Le 8 mars à la maison Elie-Wiesel de Taverny en présence de l’association Lev Layeled qui avait invité le chanteur Renaud qui a marqué tous les convives par son humilité et sa disponibilité (voir l’article à ce sujet ici)
  • Le 15 mars à la Maison Eliane-Assa de Draveil, sur des airs de Klezmer et autres musiques traditionnelles, joués par les jeunes musiciens du conservatoire grâce à la Fondation « Live Music Now », avec la participation de l’association Lev Layeled et de J’OSE
  • Et cette semaine encore au foyer Ensemble de Saint-Germain en Laye et à la maison de Laversine et de Luzarches

 

 

2. L’histoire et la mémoire comme vecteur d’éducation à la citoyenneté

Les jeunes du centre socio-éducatif Fanny-Loinger de Créteil ont effectué une visite pédagogique du site-mémorial du Camp des Milles, seul camp français d’internement et de déportation encore intact et récemment accessible au public. Lieu citoyen, il a pour vocation de permettre à ses visiteurs de comprendre  les mécanismes et renforcer la vigilance et la responsabilité de chacun face au racisme, à l’antisémitisme, ainsi qu’aux dangers des extrémismes.

Les ateliers proposés aux adolescents visent à favoriser leur esprit critique et leur capacité de distanciation « c’est en étant éclairé par la connaissance et le passé que chacun pourra éviter, à son niveau, de se laisser entraîner un jour, dans l’ordinaire des vies quotidiennes, vers l’extraordinaire d’un crime de masse. Car ne rien faire, c’est laisser faire », résume la psychologue du centre qui accompagnait le groupe d’ados du centre de l’OSE.

 

3. L’art et la culture pour apprendre la tolérance

Une visite de la magnifique exposition « 21 rue La Boétie » au musée Maillol, riche d’enseignements et d’émotions pour un groupe de jeunes de plusieurs établissements et services de protection de l’enfance de l’OSE. Cette exposition fait revivre,  à travers sa collection d’art moderne, l’histoire du collectionneur Paul Rosenberg. Mêlant histoire de l’art, histoire sociale et politique, l’exposition met en lumière un moment crucial du XXe siècle, dont Paul Rosenberg a été un témoin emblématique, à la fois acteur et victime. En particulier, le sujet de la spoliation de ses biens, parce que juif, sera présenté aux jeunes.

 

En somme, une belle leçon et un message de vie pour ces jeunes, venus de divers horizons. L’OSE poursuit ainsi inlassablement son engagement en faveur de l’éducation contre le racisme et l’antisémitisme.

 

Plus de 100 personnes pour l’inauguration du Café des Psaumes Lyon-Métropole !

Deux mois et demi après son ouverture, le Café des Psaumes Lyon-Métropole a été officiellement inauguré ce jeudi 16 mars 2017 par Alain Sebban, Président du Consistoire Régional, Jean-François Guthmann, Président de l’OSE et Patricia Sitruk, Directrice générale. Etaient également présents Jean-Paul Bret, Maire de Villeurbanne, et Richard Wertenschlag, Grand Rabbin Régional. Ces personnalités ont souhaité longue vie à ce lieu d’échanges désormais incontournable de l’OSE à Villeurbanne et en région Rhône-Alpes.

Plus de 100 personnes avaient répondu présent pour fêter dignement l’événement, qui fut un moment chaleureux et joyeux pour tous les invités. 

Depuis l’ouverture en décembre dernier, ce sont déjà plus de 100 adhérents qui participent régulièrement aux activités culturelles variées proposées les mardis et jeudis après-midi : conférences, rencontres avec des écrivains, chorale, initiation à l’informatique, revue de presse « positive »…

Voir le programme des activités

Michael Rapaport, responsable du Café des Psaumes et Henri Fitouchi, animateur du Café des Psaumes Lyon-Métropole ont été vivement félicités pour les premiers mois d’activité si réussis.

 

Renaud fête Pourim avec les enfants accueillis à l’OSE

   

Une belle fête de pourim à Taverny pour les enfants de la Maison d’enfants Elie-Wiesel et de la Maison des Champs Fondation Moch-Sriber de l’OSE a été organisée mercredi 8 mars en partenariat avec l’association « Lev Layeled ».

Au programme : musique, spectacle de magie et concours de déguisement avec pour président du jury Renaud, chanteur, poète, Victoire de la Musique 2017.

Merci à Renaud, au nom de tous les enfants, pour sa présence, son humilité et sa disponibilité.

 

© Alain Azria

 

ARTE Reportage : l’ambassadeur d’Allemagne visite l’accueil de jour Edith-Kremsdorf de l’OSE

Ce dimanche 5 mars, @Arte a diffusé dans son journal de 19h45 un reportage sur la visite en France de Nikolaus Meyer-Landrut, Ambassadeur d’Allemagne en France.


Il s’était rendu le 27 janvier dernier à l’occasion de  la Journée de la mémoire de l’Holocauste et de la prévention des crimes contre l’humanité au centre de jour Edith-Kremsdorf de l’OSE, qui accueille chaque jour 25 personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer, parmi lesquelles de nombreux survivants de la Shoah.

 

LOLA, SIMY, SHIRLEY, AVRAHAM, ARMAND

Lola, Simy, Shirley, Avraham, Armand…Chacun à un moment de son existence, a trouvé du réconfort et bénéficié du soutien de l’OSE. Retrouvez leurs témoignages qui illustrent l’action de l’OSE, d’hier comme d’aujourd’hui !

Le don en ligne est simplifié ! Retrouvez ici la nouvelle page pour faire un don en ligne à l’OSE en quelques clics ou cliquez sur JE FAIS UN DON sur la page d’accueil du site de l’OSE : www.ose-france.org.  D’avance, un grand merci pour votre précieux soutien.