La cellule de crise de la communauté juive réunissant les principales associations et institutions (dont le CRIF, le FSJU, le Consistoire central, le CASIP et l’OPEJ) a confié à l’OSE la mise en place et la coordination d’une ligne d’écoute et de soutien psychologique depuis les attaques du 7 octobre en Israël.
Face à la guerre en Israël et à la montée des actes antisémites en France, la cellule de crise qui réunit les associations juives depuis l’attentat de 2012 contre l’école Ozar Hatorah de Toulouse s’est à nouveau mobilisée. Sa mission : réfléchir à des solutions pour soutenir et protéger la communauté lors des situations de crise comme les attentats ou la pandémie du Covid-19.
L’OSE a mis en place un dispositif de soutien psychologique en cette terrible épreuve. Elle s’est appuyée sur son expérience autour de l’accompagnement des victimes d’agressions antisémites et d’attentat et son Unité Psychotraumatismes et Résilience, pour mener dans le cadre de la cellule de crise 3 actions au service des personnes fragilisées :
Ouvrir une ligne d’écoute et de soutien psychologique
L’OSE a réactivé le 12 octobre la ligne d’écoute et de soutien psychologique, accessible 7 jours sur 7 et 24h/24. Cette ligne, coordonnée par Éric Ghozlan, Directeur général adjoint de l’OSE, et Aviva Meimoun, directrice médicale de l’OSE, permet aux personnes en souffrance d’être guidées et soutenues par une équipe de 90 psychologues et psychiatres bénévoles dont des psychologues de l’OPEJ, tous formés à la prise en charge du psychotrauma et à la gestion de crise.
Les appelants présentent des symptômes comme les troubles anxieux, la réminiscence d’anciens traumas ou encore la crainte de sortir de chez soi ou de prendre les transports en commun. L’objectif : prévenir les troubles du stress post-traumatique.
Cette ligne est ouverte à tous les membres de la communauté, qu’ils aient été directement exposés à des faits de violence ou qu’ils ressentent une forte angoisse pour leurs proches vivant en Israël. Elle accompagne aussi bien des Français partis en vacances en Israël pendant les fêtes de Souccot et qui sont restés bloqués sur place les premiers jours de la guerre, que des mères de famille inquiètes de l’impact de la guerre sur leurs enfants ou encore des survivants de la Shoah redoutant la montée de l’antisémitisme.
Les personnes qui en ressentent le besoin peuvent ensuite bénéficier de consultations gratuites au centre de santé, au CMPP de l’OSE ou un autre établissement de la communauté.
Accueillir les Français de retour d’Israël
Éric Ghozlan, docteur en psychologie, ainsi qu’une quinzaine de psychologues et des psychiatres de l’Unité Psychotraumatismes et Résilience de l’OSE, sont intervenus avec les volontaires de la CUMP (Cellule d’Urgence Médico-Psychologique) 93 et 94 et de la Croix Rouge pour accueillir les passagers aux aéroports de Paris Charles de Gaulle et d’Orly. Parmi eux se trouvaient des familles nombreuses, des personnes âgées, parfois survivantes de la Shoah, un groupe de pèlerins catholiques, des franco-israéliens mais aussi des touristes. Du 12 au 17 octobre, 10 avions affrétés par la France ont permis l’accueil de plus de 3 000 personnes qui ont pu être écoutées et orientées vers des relais professionnels adaptés.
Conseiller les enseignants, les enfants et leurs parents
Une équipe de psychiatres et de psychologues, issue de l’Unité Psychotraumatismes et Résilience de l’OSE et de la ligne d’écoute communautaire, a réalisé une soixantaine d’interventions auprès de 1 500 élèves et enseignants dans les établissements scolaires juifs. Des groupes de paroles sont organisés pour permettre aux enfants de s’exprimer, révélant qu’ils sont nombreux à avoir été exposés à des images violentes. Les professionnels ont pour mission de répondre aux questions des élèves, repérer les personnes fragiles et leur proposer si besoin des consultations de soins psychologiques durant cette période difficile.
Ils interviennent auprès des enseignants et de groupes de parents pour les aider à communiquer avec les enfants et mieux les accompagner face à la prolifération des fake news sur les réseaux sociaux.