Catherine Schulmann, épouse Khaiat, vient de nous quitter. Née en 1945, le travail social était sa vocation. Sur la lancée de mai 1968, elle entre au département éducatif de la jeunesse juive dans un club de prévention qui intervient dans le quartier de Belleville, où se trouvaient des familles juives en grande difficulté. Elle reçoit les enfants du quartier pour du soutien scolaire de manière bénévole. C’est là qu’elle rencontre l’OSE et Vivette Samuel, responsable de l’Enfance, qui est en train de mettre en place des groupes de discussion en milieu ouvert.
Belleville était à l’époque un microcosme planétaire, le dernier quartier juif, où s’entassaient dans des logements minuscules et insalubres, les familles venues d’Afrique du Nord et en particulier de Tunisie. Elle participe à l’ouverture du centre de Belleville en 1971, fruit d’une réflexion collective entre l’OSE, le Casip et le Fonds Social.
Éprouvant le besoin de se former, Catherine obtient son diplôme d’assistante sociale et entre à l’OSE, dans le tout jeune service novateur de l’Intake, pour l’accueil et l’évaluation des familles, aux côtés de la sociologue Margalit Cohen et du Dr Irène Opollon, psychiatre.
À la fin des années 1980, elle entre comme assistante sociale au centre médicosocial de l’OSE, rue vieille du Temple, le principal dispensaire juif de la communauté qui accueillait, sous l’impulsion du Dr Kabaker, tous ceux qui sans couverture sociale venaient y recevoir des soins. Son travail est très varié, elle s’occupe des personnes isolées, des personnes et des familles en transit vers Israël, des refuzniks de Russie, des survivants de la Shoah.
Catherine Schulmann a connu et soulagé toute la misère du monde, avec tout le dévouement, la compétence et l’énergie dont elle était capable.
Katy Hazan, historienne de l’OSE