D’immenses bâtiments en briques rouges d’une tuilerie datant du XIXe siècle, de grands espaces de terrains nus, des longs couloirs sombres dont le sol porte encore le souvenir des paillasses alignées, les traces encore bien visibles d’un cabaret de fortune et même quelques œuvres d’art chevillées aux murs…
Le 11 janvier, 33 directeurs et chefs de service de l’OSE ont pu découvrir, avec émotion, le Site-Mémorial du Camp des Milles. Situé à quelques kilomètres d’Aix-en-Provence, ce camp d’internement où ont été internés à partir de 1939, 10 000 personnes, étrangers fuyant le nazisme, Juifs, et d’où ont été déportés 2000 d’entre eux à l’été 1942, est l’unique en France à pouvoir se visiter.
Parmi les nombreux artistes qui ont été internés au Camp des Milles, Max Ernst, peintre et sculpteur ou Hans Bellmer, dessinateur et graveur, tous deux précurseurs du surréalisme.
L’OSE, de son côté, a agi au Camp des Milles où les Juifs étrangers ou dénaturalisés ont été internés, comme dans d’autres camps de la zone Sud. Des assistantes sociales de l’OSE, comme Fanny Loinger, internée volontaire au Camp des Milles, sont intervenues pour aider les réfugiés à se procurer les papiers administratifs quand cela était encore possible et sortir les enfants du camp pour les sauver.
La visite, le 11 janvier, de l’OSE poursuit un partenariat initié avec la Fondation du Camp des Milles dont la première pierre avait été posée le 21 juillet 2014 avec la présentation permanente de « Sauver les enfants, 1938-1945 ». Cette exposition réalisée par l’OSE introduit le parcours muséographique du Camp des Milles, qui a ouvert ses portes au public en septembre 2012.
Après avoir fait découvrir au groupe de l’OSE les volets historiques et mémoriels, l’équipe scientifique de la Fondation du Camp des Milles, Bernard Mosse, responsable du contenu, Christian Melka, conseiller du Recteur d’Académie, et Jérome Cernoia, éthicien, ont présenté le volet « réflexif » ou encore, pédagogique, du site-mémorial qui a vocation, via des ateliers pour les scolaires, les dirigeants d’entreprise ou les fonctionnaires de police et de justice et dans le cadre de la lutte contre les discriminations, le racisme et l’antisémitisme, à l’ouverture vers des messages citoyens, comme « ne rien faire, c’est laisser faire ».
Depuis les événements de janvier 2015, la Fondation du Camp des Milles s’est en effet vue investie par l’Education nationale et la Délégation interministérielle à la Lutte contre le Racisme et l’Antisémitisme (DILCRA), de cette nouvelle mission éducative, portée par son conseil scientifique de 30 historiens, juristes, philosophes, sociologues.