Lundi 16 avril 2012, 17h, au siège de l’OSE. Ce fut une belle cérémonie, très émouvante qui a démarré au son de la célèbre chanson de Jean Ferrat « Nuit et Brouillard ». Monsieur Elad Ratson, Directeur des relations publiques de l’ambassade d’Israël en France, après un discours a remis la médaille et le diplôme décernés aux Justes parmi les Nations, à titre posthume, à René Borel, représenté par son fils Philippe Borel. Cet événement était organisé par l’OSE et le Comité Français pour Yad Vashem (représenté par les délégués Viviane Saül et Alain Habif).
René Borel, engagé dans les activités de l’OSE dès 1935, a joué, en effet, un rôle crucial au péril de sa vie au sein du réseau Garel (qui a sauvé de nombreux enfants pendant la guerre). Tous les éléments vitaux du travail clandestin étaient concentrés entre ses mains : trésorerie, listes, correspondance avec l’étranger, documents secrets. Arrêté le 8 février 1944, avec tout le bureau de l’OSE, à Chambéry, lors d’une rafle organisée par Aloïs Brunner, il fut reconnu « aryen » et relâché. Philippe, le fils, visiblement très fier du courage et de l’héroïsme de son père, lui a rendu un vibrant hommage : « Pour mon père, l’OSE fut LA grande histoire de sa vie. C’est un monde qu’il a aimé profondément. Richesse des cultures, ouverture d’esprit, intelligence, simplicité, absence de prétentions : il avait trouvé là sa vraie famille, celle du cœur, celle de l’esprit. L’OSE ne l’a jamais abandonné. »
Cette cérémonie était exceptionnelle à plus d’un titre. C’est la première fois que l’OSE accueillait un événement de cette nature dans ses murs. C’est aussi une première du fait que cette distinction est remise à quelqu’un qui n’a pas sauvé « nominalement » des juifs mais dont l’ensemble de l’action a contribué à le faire.
La cérémonie s’est clôt vers 18h30 par la lecture du poème « le badge », écrit par un ancien de l’OSE, venu en personne le réciter. Un autre moment très poignant.
A ce jour, 24 300 médailles dans 30 pays ont été attribuées.