Ils font l’OSE : Lili Garel, « Être présente pour la mémoire de mon mari »

Résistante et épouse de Georges Garel, Lili Garel est une figure incontournable de l’OSE. Elle s’est confiée à l’association dans le cadre de son Centenaire.

« Aujourd’hui, l’OSE est en France, mais ses racines sont russes. Quand je l’ai connue en1942, il s’agissait d’une petite structure de compagnons dévoués dans le champ médico-social auprès des familles juives. L’ambiance y était très chaleureuse, empreinte de la culture russe. Je suis fille de Russes, l’OSE est fille de Russes. Quand j’étais petite, l’an 2000,c’était dans la stratosphère ! Aujourd’hui, nous sommes presque en 2012 et l’OSE agit tous azimuts. La petite structure a su se développer et s’occupe d’enfants, de personnes âgées, de maladesd’Alzheimer ; son cadre d’exercice s’est démultiplié et  je trouve que c’est merveilleux! L’OSE est une association qui commence à être connue et reconnue. Il fallait fêter son Centenaire pour rappeler ses origines et son passé glorieux, honorer les fondateurs et les sauveteurs…Je suis parmi les plus anciennes de l’OSE ; j’y étais assistante sociale à Lyon. Aujourd’hui, j’ai 90 ans et une grande famille. Je suis bénévole et je m’occupe d’une maison de retraite du« FIR », Foyer israélite des réfugiés, où je côtoie la solitude et la décrépitude. J’ai beaucoup d’enfants :7 enfants, 12 petits-enfants,7 arrière-petits-enfants et une vie sociale et familiale bien remplie. Je suis très attachée à l’OSE, qui me rappelle tous les gens qui ont travaillé avec mon mari, Georges Garel. Je souhaite être très présente pour ce Centenaire en sa mémoire et je voudrais que lui soit très présent. Il avait son« réseau Garel » qui mérite d’être reconnu et honoré puisqu’il a permis de sauver des milliers d’enfants des griffes nazies et de Vichy. Il s’agit d’une des grandes pages de l’OSE. En 1942, Georges avait eu deux propositions de résistance, une dans le groupe « Combat », l’autre de l’OSE par le biais de Joseph Weill pour le sauvetage des enfants. Nous en avons longuement discuté ensemble car nous parlions de tout. Georges Garel a pensé qu’il y aurait moins de candidats pour le sauvetage des enfants, et c’est cela qu’il a choisi.C’était quelqu’un qui avait le sens du devoir. Directeur de l’OSE en 1948, il en est resté le président jusqu’en1978, un an avant sa mort, en 1979.C’est le propre de l’OSE d’attirer le dévouement. Depuis toujours, l’OSE a à voir avec le social et est ouverte à tous. Il faut que cela continue! »